mardi 20 mars 2012

Un roman... dur

En 1951 
Publié chez Ullstein Buch en 1964
155 pages

C'est le livre que j'avais également acheté à Augsburg avec Der Zug war pünktlich. Ce roman s'articule autour de 9 chapitres dans lesquels on retrouve le jeune soldat Feinhals ou des personnages qui ont un rapport plus ou moins étroit avec lui. Ce sont des vies qui s'écoulent entre l'hôpital militaire, le front, l'ennui, le désespoir quand elles ne sont pas interrompues par les bombes ou la cruauté. Böll insiste sur la vacuité de la guerre, on la retrouve entre autre à travers un maréchal qui passe ses journées à boire pour tuer le temps et Feinhals qui pense: "Sie knallen viel zuviel, überhaupt wurde in diesem Krieg mehr geknallt, als notwendig war, aber wahrscheinlich gehörte es zu diesem Krieg - Ils font exploser trop de bombes; en fait, dans cette guerre, il y a plus d'explosion que nécessaire, mais cela faisait certainement partie de la guerre" (p. 93). Et puis, on retrouve la religiosité, tout comme dans der Zug war pünktlich où la prière signifiait la soumission à son destin, surtout à travers Andreas, le personnage principal. Ici, l'aspect religieux se présente à travers plusieurs éléments: La musique comme vecteur de la spiritualité (?), le besoin de se retirer pour prier, également dans le sens de la soumission à son destin... Mais ici, la spiritualité se retrouve également dans le titre: "Wo warst du, Adam? - où étais-tu, Adam?". Au début, je pensais qu'il s'agissait de retrouver quelqu'un qui s'appelait Adam, mais le roman tourne autour de la question que pose dieu à Adam lorsqu'il commet le péché originel, Adam, le fils perdu, égaré... Ici cette question trouve la réponse suivante: "Ich war im Krieg - j'étais à la guerre". La guerre serait-elle un pécher ou un alibi au pécher, un moyen d'échapper à dieu, à son destin, alors qu'il y conduit les gens de manière irrémédiable? C'est pour cela qu'Ilona, la fille avec laquelle Feinhals vit une histoire d'amour, dit: "man muss beten, um Gott zu trösten - il faut prier pour consoler dieu" (p124 et 151). Cette phrase intervient comme écho au titre, à la tristesse de dieu face à la perdition de son fils, Adam, face à la vanité des hommes, à leur souffrance? C'est un roman dur, très dur, mais profondément pacifiste. Il ne faut pas oublier que Böll a été mobilisé pendant toute la seconde guerre mondiale! Si le coeur vous en dit, vous pouvez lire ce livre, il a été traduit en français, malheureusement le nom du traducteur m'échappe ... Mais attention: c'est un roman dur. Particulièrement à la fin du chapitre 8 où j'ai dû poser mon livre pour respirer un peu... 

Un passage m'a particulièrement touchée: "Zum Leben konnte man keinen zwingen, auch nicht zur Liebe, es war sinnlos; das einzige, was wirklich Macht über sie hatte, war der Tod - on ne pouvait forcer personne vivre ou encore à aimer, cela n'avait pas de sens; la seule chose qui avait du pouvoir sur les gens, c'était la mort. (p77)". C'est fort, n'est ce pas, et c'est l'une des phrases clé du roman...

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