vendredi 6 juillet 2012

Les doigts de pied en éventail

Quoi! o_O! je ne vous ai pas encore raconté mes vacances!!! Mais c'est une honte, je sais! Il faut dire que je suis retournée dans mon fief et que donc je n'ai pas pris beaucoup de photos. D'accord, j'aurais pu prendre l'ancien site de métaleurope, le centre commercial d'Auchan Noyelles - énorme avec plein de ronds points que même aux States pas sûr qu'il y ait des centres commerciaux aussi grands - , les terrils, les corons rénovés de chez mes grands-parents. D'autant plus que le Bassin Minier est désormais au patrimoine de l'UNESCO!!!) Pour de plus amples infos, vous pouvez aussi aller voir chez le Chti ;-).

C'était des vacances fareniente en mode petite princesse, family and old friends!! Ca fait du bien. Outre manger, papoter, faire un peu de cuisine, du shopping - soldes obligent - j'ai surtout pas mal lu. 3 bouquins en une semaine, ça change de mon rythme de tortue habituel. Cela dit, ce sont 3 petits livres qui se lisent rapidement. Je commence avec le premier:


Chez Stock
En 1990
Première édition en 1949
Du Japonais par Sadamichi Yokoo , Sanford Goldstein et Gisèle Bernier
87 pages
coup de ♥

Le narrateur envoie un poème à une revue sur la chasse, activité qui ne l'intéresse pas du tout, pour renouer avec son ancien ami journaliste. Il se passe des semaines voire des mois sans que rien ne se passe, jusqu'au jour où il reçoit la lettre admirative de Josuke. Ce dernier dit avoir été  touché en plein coeur par ce poème et s'y reconnaître trait pour trait. Il joint à sa missive trois lettres qu'il a reçues de trois femmes: Shoko, Midori et Saiko. C'est à travers cette correspondence que l'on découvre une histoire d'adultère: Josuke est marié avec Midori mais entretient des relations extraconjugales avec Saiko, un amour interdit, extraordinaire et déstructeur. Midori a passé des années sans rien dire après avoir aperçu les deux amants ensemble près de la plage... La lecture des journaux de sa mère Saiko, a laissé Shoko complètement désemparée, lui arrachant toutes ses illusions sur l'amour. Chacune des trois femmes présentent avec tour à tour révolte, tristesse; désinvolture, rancoeur et mélancolie implacable leur vision très personnelle du sentiment amoureux.

A première vue, on s'attend à une lecture très rapide, à un petit roman inofensif. Il en est tout autrement! Il faut à l'occasion reposer le livre pour réfléchir, s'impreigner des mots qui, tout en finesse, agissent comme un véritable séisme au plus profond de l'âme.

Voici deux passages:
Dans la préface écrite par Linda Lê: "Qu'est ce que l'amour, sinon la rencontre d'un chasseur et d'un miroir? Le miroir se brise, le chasseur ne tire que sur son propre reflet" (Tout au début du livre)

Saiko: "[...] je conserve la vision de ce bateau dont les flemmes brillaient dans l'obscurité. Ce que je vis, cette nuit là, à la surface de la mer, n'était sans doute, que le supplice aussi bref que pathétique d'une femme consumée par les feux de l'amour" (page 69).

Je vous recommande vivement cette tragédie bouleversante portée par une langue sobre, fluide et emprunte de symbolisme si vous ne l'avez pas encore lue.

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