samedi 21 juillet 2012

Pour ne jamais oublier

Chez Folio,
En 1988,
Première parution en 1958,
Écrit entre 1945 et  1947
Postface, en 1976
Traduit de l'italien par Martine Schruoffeneger
314 pages

Primo Levi raconte dans ce livre, sa vie dans les camps d'Auschwitz et Monowitz dans le fin fond de la Silésie, depuis son arrivée par le train (qu'on pourrait plutôt qualifier de wagons à bestiaux) jusqu'à sa sortie en 1945. Une vie où la solidarité n'a pas droit de cité, où chacun se bat pour sa propre survie, marchande, se fait voler le moindre équipement. Une vie de lourd labeur, d'humiliation, de froid, de faim, d'horreur. Un état entre la résignation et la volonté de s'accrocher au peu d'humanité qu'il reste dans l'âme.

De cette vie dans les camps de concentration, Levi en fait une étude sociologique, sans pathos, froidement, comme la dissection des hommes et de leur comportement face à l'enfermement dans les KZ. Cette objectivité rend le récit encore plus poignant si bien qu'à certains moments, on a presqu'envie de renfermer le livre dans lequel on se replonge l'instant d'après. On en fait des rêves étranges de poux, de couchettes, de sélection. On secoue la tête et on se révolte en pensant qu'il existe des négationnistes et l'on crie intérieurement: "Mais comment ont-il pu affirmer que les camps n'ont pas existé?" Si c'est un homme, un livre indispensable pour ne jamais oublier...

Voici l'un des passages qui m'a le plus marquée et qui illustre ce que je disais dans mon précédent paragraphe : "[...] aussi pourra-t-on se demander si l'on doit prendre en considération un épisode aussi exceptionnel de la condition humaine, et s'il est bon d'en conserver le souvenir. 
Eh bien nous avons l'intime conviction que la réponse est oui. Nous sommes persuadés en effet qu'aucune expérience humaine n'est dénuée de sens ni indigne d'analyse, et que bien au contraire l'univers particulier que nous décrivons ici peut servir à mettre en évidence des valeurs fondamentales, sinon toujours positives. Nous voudrions faire observer à quel point le Lager a été, aussi et à bien des égards, une gigantesque expérience biologique et sociale." (p.133)

4 commentaires:

Moka a dit…

Un livre qui me bouleverse.

Little Cat a dit…

;-)

Berliniquais a dit…

Je l'ai lu il y a une dizaine d'années. Moi aussi ce bouquin m'avait bouleversé à l'époque... mais j'ai presque tout oublié.

À relire, si je le retrouve dans mes affaires...

Little Cat a dit…

A oui c'est un grand classique. Si tu ne le retrouves plus, tu peux toujours faire un "saut" à CHB ;-)

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...